De 2014 à 2018, le taux d’absentéisme aurait progressé de 16 %(1) dans les entreprises françaises, portant son coût à presque 108 milliards d’euros(2) par an, ce qui équivaut à 4,7 % du PIB. Maintien du salaire, rémunération d’un remplaçant, heures supplémentaires payées aux collègues… : en plus de ces coûts directs, l’absence non anticipée d’un salarié génère de nombreux coûts cachés qui sont encore plus dommageables pour l’entreprise, comme la baisse de la productivité, des pertes d’opportunités, l’insatisfaction de certains clients ou la détérioration du climat social.
Comprendre et objectiver le phénomène
Avant de prévenir l’absentéisme au travail, il faut d’abord essayer de comprendre et d’objectiver ce phénomène complexe. En effet, pour limiter l’absentéisme, l’entreprise doit d’abord déterminer les catégories les plus exposées et ses causes possibles, à la fois professionnelles et personnelles. Une approche qui doit s’appuyer sur deux piliers : le diagnostic et la collaboration. La prévention de l’absentéisme passe par un dialogue constructif au sein d’un groupe de travail, réunissant plusieurs acteurs de l’entreprise, y compris des membres de la direction. Ce groupe de travail pourra alors dresser une première cartographie de l’absentéisme, avant de définir un plan d’actions opérationnel et d’en faire part à l’ensemble des collaborateurs.
Combattre le risque de rechute
Le plan d’actions pourra ainsi combiner solutions à court terme, par exemple, de simples rappels du règlement, et solutions à plus long terme comme l’amélioration de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ou l’amélioration de la qualité de vie au travail. Autre donnée importante : les absences de plus de 90 jours ont augmenté de 10 % entre 2017 et 2018(3). Dans ce contexte, la reprise du travail des salariés en arrêt de longue durée constitue un enjeu majeur. Il est donc nécessaire d’anticiper et de préparer ces reprises avec les salariés, bien sûr, mais aussi avec leurs managers et leurs collègues, afin d’aménager, si besoin, le poste ou le temps de travail ou leur proposer un soutien psychologique. Sécuriser le retour au travail d’un salarié, c’est prévenir à terme le risque de rechute.
Prévenir durablement
C’est une évidence : les problèmes de santé sont au cœur des problématiques d’absentéisme. Au-delà des obligations légales, la prévention représente un formidable outil de protection du capital-santé des collaborateurs et un marqueur fort de leur bien-être. Alimentation, sommeil, activité physique, lutte contre le tabac et les addictions… : offrir aux collaborateurs les moyens de devenir acteurs de leur santé, aussi bien au travail que dans leur vie personnelle, grâce à des ateliers de sensibilisation ou à l’accompagnement d’experts, c’est contribuer à réduire durablement les absences et à renforcer la motivation et la reconnaissance des salariés.
(1) Rapport 2018 sur l’absentéisme par Gras Savoye Willis Towers Watson.
(2) 107,9 Md€ selon une étude de l’Institut Sapiens.
(3) 11e Baromètre de l’Absentéisme® et de l’Engagement (2018) du cabinet de conseil Ayming.
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